Presse & Podcasts belges

| Audry Hantson

L’histoire du Faux Soir en B.D.

Auteurs :
De Christian Durieux
Denis Lapière
Daniel Couvreur

Editions : FUTUROPOLIS
Format : 22 x 29,5 cm
Nombre de pages : 86 pages
Y compris des informations sur le Faux-Soir en fin d’album
Prix : 19 € chez Club
Novembre 2021

Fourni avec un Fac-similé du « Faux-Soir » et ça c’est une idée géniale.

La résistance ne se résume pas seulement à des actions coups de poing, des faits forts et armés.

Sans aucun coup de feu, sans aucune violence, la presse clandestine belge a joué un rôle de premier plan durant la grande guerre. Entre 1940-1945, elle diffuse des informations précises, non censurées et insuffle un peu d’optimisme à la population, autant quelle le peut et toujours dans la discrétion.

Les Belges sont occupés et souffrent grandement. Ils sont privés de la majorité de leurs libertés.

Jusque-là, la presse clandestine fonctionnait par tracts distribués sous le manteau, mais une opération spéciale se prépare et une grande action va sortir au grand le jour. La résistance veut fêter les 25 ans de l’armistice, le 11 novembre 1943.

L’Armistice, un jour de honte pour les boches, un jour qu’ils n’ont toutefois pas pris la peine de retirer des jours fériés de la Belgique occupée… ce qui va inspiré nos héros.

La presse belge clandestine va réaliser son fait le plus brillant, jamais égalé par la suite, par aucune autre nation : la rédaction, l’impression et la diffusion d’un faux journal « Le soir ». Cette feuille de chou inoffensive a pourtant laminé le moral de l’ennemi et a ravivé celui des occupés, et cela durant plusieurs mois.

Le Faux-Soir, une aventure en BD.

Le dessin

Il nous a drôlement plu ! A la fois en noir et blanc pour évoquer le passé et en couleurs pour nous faire vivre le présent, les décors sont constitué par moment de photographies de Bruxelles, surlignées. Cette technique nous plonge au cœur de l’histoire et rend le tout fluide, c’est très prenant.

Le trait est tout en rondeur et en douceur tout comme les aplats colorés ou gris. Les pages et les cases se parcourent avec bonheur et facilité. Une très grande réussite graphique.

Deux aventures humaines et non pas une action militaire.

Si vous cherchez une BD d’aventure avec d’innombrables rebondissements, avec un héros, une kalachnikov dérobée à l’ennemi dans une main et une jolie espionne de l’autre côté, vous risquez d’être déçu.

Les auteurs ont joué la carte du réalisme et du travail en sous-marin, ce qui a été le quotidien de nos héros.

Dans une ville occupé, où sévit encore le couvre-feu, une équipe limité de volontaires va tout risquer pour un simple pied-de-nez à l’ennemi.

L’album parle en fait de deux histoires : le coup des résistants mais également les recherches des journalistes d’aujourd’hui.

Cela apporte une richesse, au récit et des compléments d’information journalistiques. Cela confère surtout un rythme très sympathique dans une histoire qui aurait pu être, autrement, linéaire… enfin presque trop linéaire… mais pas forcément… (allez voir)

Quel pied de nez !

Le Faux Soir finit par paraître en même temps que le Soir « volé » du même jour (le Soir officiel qui était rédigé par une équipe de journalistes « spécifiques », complaisants avec l’ennemi).

Diffusé en même temps…. non pas vraiment. Un décalage, un devancement de quelques minutes permet au Faux-Soir d’arriver jusque dans les mains de la population par la « voie » officielle (un sacré rouage). La population ne s’aperçoit pas toute de suite de l’astuce ce qui finit par la faire sourire et rire… comme elle n’avait pu le faire depuis longtemps.

Les ennemis et surtout la Gestapo n’ont pas vraiment rigolé de la même manière, comme on peut s’en douter. Ils entreprennent de retrouver les protagonistes…

(à lire pour connaître la suite…)

Le Faux-Soir