La belle imprévue.


Derniers instants mouvementés…

Samedi 18 juin 2022

Un article d’Audry Hantson

Il reste encore quelques places pour le 18 juin 2022.

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Un joli grain de sable.

Fin de journée. Monsieur Dubuisson, un homme bien habillé rentre chez lui. Il habite un appartement cossu aux divans amples et charnus.

Il est las, morose. Il dépose un smoking sur son divan et finit par s’asseoir à la table de la salle à manger.

Il y fait des comptes, alloue des sommes à ses proches et réserve un montant pour des funérailles… ses funérailles !

Méticuleux, il passe en revue une check-list, tout semble fin prêt. Il sort un pistolet, se repositionne. Détail macabre, il protège comme il peut une partie du salon en prévision des éclaboussures de sang.

Il finit par mettre le canon en bouche.

Toc toc toc !

Quoi ? on frappe à la porte à cet instant ?

Dubuisson n’a pas envie d’ouvrir, il voudrait en finir, il grommèle.

Bien malgré lui, il se lève, entrouvre la porte.

Sans qu’il ne le réalise, s’engouffre une jolie jeune femme qui n’est autre que sa voisine du dessus…

Voilà les quelques premières minutes de cette pièce qui va vous emmener quelques instants à la découverte de ses deux personnages… et de deux autres… qui ne tarderont pas à s’inviter dans cette rencontre surréaliste.

Partition à 8 mains

La pièce est savamment écrite.

Si, au début, Monsieur Dubuisson la joue en solo quelques instants, les arrivées rapides et respectives de la « Belle imprévue », d’Angustia et enfin celle de Demanet permettent à Catherine Jandrain d’explorer toutes les combinaisons possibles entre les personnages et leurs caractères propres. Elle dresse de très belles caricatures. Drôles, sans tiédeur mais sensibles avec un humour universel, non blessant.

Ce que l’on a apprécié c’est le rythme qui est imprégné à la pièce, les réparties verbales ou visuelles qui passent entre deux, trois ou même entre les quatres personnages simultanément. Le tout rondement mené. Un « ping-pong » théâtral.

Un geste maladroit, un mot bien placé, une posture sexy, un aveu tardif… les comédiens s’en donnent à cœur joie et relèvent par leur talent toute la saveur de cette pièce.

Une scène muette a particulièrement retenu notre attention. Sous l’impulsion involontaire de Monsieur Demanet (« je compulse, je compulse…« ), les quatres protagonistes vont se retrouver dans un tableau davantage dansé que joué. Cette scène en elle-même et la sortie de celui-ci sont de superbes créations scéniques. Uniquement pour cela, la pièce vaudrait déjà le coup d’être vue… mais il y a bien plus encore.

Les grandes règles de la comédie sont respectées, comique de situation, de répétition, plantés et récoltés, quiproquos, intrigue et dénouement inattendu… car si la belle est imprévue, la fin l’est tout autant.

Mais nous ne vous en dirons pas plus, si ce n’est de courir voir la prochaine représentation…

Les protagonistes

En guest, vous retrouverez David Greuse alias Freddy Tougaux le reporter maladroit et très culotté du Grand Cactus rejoint son ami Martin Charlier sur les planches.

Avec


Martin Charlier 
dans le rôle de Monsieur Buisson
(cliquez ici pour en savoir plus sur Martin)


Catherine Jandrain 
dans le rôle de la « Belle imprévue« 
(cliquez ici pour en savoir plus sur Catherine)


Louise Rocco 
dans le rôle de Señora Angustia
(cliquez ici pour en savoir plus sur Louise)


David Greuse 
dans le rôle de Monsieur Demanet
(cliquez ici pour en savoir plus sur David alias Freddy Tougaux)

Quelques minutes avec les comédiens…

Après la pièce nous avons pu nous entretenir avec l’auteure, avec Martin et Louise.
Voici quelques mots que nous pouvons dire sur chacun d’entre eux mais aussi quelques mots au sujet de David.

Catherine Jandrain

Catherine a écrit la pièce en 2014. Elle ne l’a pas produite tout de suite, au contraire elle laisse le projet dans un tiroir.

Bien plus tard, elle fait lire son manuscrit à des amis. Ces derniers la convaincquent de monter le projet.

Catherine vit à la fois en Belgique et à New-York.

La pièce est d’ailleurs en cours d’adaptation pour être jouée sur les planches américaines.

La comédienne-auteure a de mutliples projets sur les deux continents mais ne dévoile rien pour l’instant…

Catherine a un registre de jeu très développé, elle passe avec aisance de la sensualité à l’autorité, de la peur à l’audace. Plus que de jouer la « Belle imprévue », elle est la « Belle imprévue ».

Martin Charlier

Martin Charlier vient du one-man show, il a participé plusieurs fois à « On ne demande qu’à en rire » avec Laurent Ruquier. Il a poursuivi par la suite avec des shows en solo. Martin rejoint un peu plus tard Jérôme de Warzee par le biais du personnage de Kiki l’Innocent.

Devenu un comédien phare et récurrent du Grand cactus, Martin participe également à la Grande récré sur les ondes de VivaCité.

Cette émission est animée par Fanny Jandrain, la soeur de Catherine… et Martin apprend que Catherine cherche un comédien pour la reprise de « La belle imprévue« …

Dans la pièce, Martin réalise la synthèse parfaite d’un homme triste désespéré, décidé mais également altruiste.

Louise Rocco

Louise est la doyenne de la troupe. Elle nous disait qu’elle se considérait un peu comme la « maman » professionnelle des autres membres de la troupe.

Louise Rocco est comédienne depuis plus de 50 ans.

Liégeoise de naissance, elle a connu les planches de Bruxelles et de Paris. Le Théâtre de Poche, Les Galeries (où elle était sociétaire pour la Revue notamment), mais aussi le Théâtre du Parc.

Le rôle d’Angustia lui va comme un gant. Sur la scène elle peut exprimer à la fois son côté affectif de femme et son côté méditerranéen, bien plus autoritaire. Et ça marche drôlement bien.

David Greuse alias
Freddy Tougaux

David Greuse est davantage connu sous le nom de son personnage récurrent en radio (Les enfants de cœur) et en télévision (Le grand cactus) : Freddy Tougaux.

David enfile le rôle de Monsieur Demanet pour quelques dates seulement.
Il est en « remplacement ».

Cette fois, c’est par le biais de Martin Charlier que la connexion se fait avec Catherine. David dépanne au pied levé et reprend un rôle relativement physique et difficile. Un registre comique de bout en bout qu’il s’agit de tenir. Jusque-là le rôle était tenu par Laurent Elmer Dauvillée.

Demanet est le personnage relancé sans cesse par les autres comédiens.

Comme pour ses incarnations de Freddy Tougaux, David Greuse excelle.