Podcast Pêche.
Pêcher, une passion.

Épisode 02. Apprendre à pêcher.

Un jour, mon ami Loïc me propose d’aller pêcher au petit étang de pêche communal. Nous sommes allés pêcher à la canne au coup. C’était un étang où ça mordait bien. Il m’a bien expliqué les bases de la pêche... et j’ai vite été pris. Depuis je vais au canal ou au bord des étangs presque tous les jours…


« À la pêche… « 
Une série de podcast sur la pêche, en 4 épisodes.

Renaud et Audry se sont croisés par le plus grand des hasards sur le parking d’un célèbre vendeur de modélisme belge (Racing MCM – MCM Skyshop à Beersel).

Renaud venait chercher des pièces pour son bateau, celui qui lui sert à larguer des amorces pour les poissons.

Audry venait avec sa vieille voiture téléguidée de plus 30 ans dans l’espoir de la faire fonctionner à nouveau.

Le Covid les force à attendre à l’extérieur le temps que le magasin soit libèré par le client précédent.

Renaud et Audry commencent à parler. Le premier est un pêcheur chevronné, le second termine sa première série de podcast pour la RTBF… et cherche de nouveau sujet. Le bateau l’intrigue et l’idée d’un sujet sur la pêche ne tarde pas à faire surface.

Quelques mois plus tard, après une série d’échanges et de discussions pour apprendre à mieux se connaître, Audry participe avec Renaud à une demi-journée de pêche pour clore l’écriture et la réalisation de ce podcast.

En haut de la photo, apparaît Youki qui est un ami de Renaud. Il accompagnait Renaud toute la semaine sur l’étang « Dino Pool » de CarpInsula. Leur camp se trouvait à quelque mètre du bord de l’eau. C’est là que nous avons enregistré, entre les prises…


Comme un générique, un chapeau, un contexte
Voici les quelques lignes qui introduisent chaque épisode.


 » Il est expert forestier, mais ce qu’il aime par-dessus tout c’est titiller la carpe. Avec son ami Youki, Renaud campe pour une semaine au bord d’un étang rempli d’esturgeons. Une occasion pour moi de le rencontrer, d’en apprendre plus sur lui et sa passion.

Soyez les bienvenus sur les pages du podcast
A la pêche, Renaud entre forêts et plans d’eau‘.

Une série de reportages sonores et d’articles écrits par Audry Hantson, disponibles sur les plateformes de podcast (Spotify en priorité) et sur le site littletower.be, littletower.fr. ”

Comment Renaud a-t-il découvert la pêche ? Ce sport qui deviendra une passion et qu’il essaie de pratiquer chaque jour…

Pêche au canal, pêche en public ou pêche en privé. CarpInsula, The Carp Spécialist, Carpe, Silure, Amour, Dino Pool, Esturgeons. Autant de mots-clés qui jalonnent l’entrée en matière de Renaud. Ci-dessous quand Renaud intervient, vous verrez un R pour commencer le paragraphe, pour Audry, le sigle A.H.

Renaud : « – Je suis devenu pêcheur quand j’ai rencontré Loïc à Uccle. Nous travaillions là-bas à la commune comme grimpeur élagueur. Un jour il me propose d’aller pêcher au petit étang de pêche, l’étang communal d’Uccle. Nous sommes allés pêcher à la canne au coup. C’était un étang où ça mordait bien. Il m’a bien expliqué les bases de la pêche. Au début j’avais de simples, de bêtes petites cannes, je n’avais même pas de “canne au coup” au tout début, c’est pour les sessions suivantes que je me suis équipé… »

(la suite ci-dessous)

AH – Quand tu dis canne au coup… on lance ? C’est une canne qu’on lance, c’est ça ?

R – Non c’est une canne fixe, tu vois, un peu comme les papys. Avec un grand élastique dedans, avec un flotteur simplement et une ligne avec un hameçon au bout. Quand tu fais le combat, si c’est un gros poisson, l’élastique sort et c’est cela qui sert de moulinet. Oui, en fait dans une canne au coup, l’élastique remplace un peu le moulinet. On pêchait comme ça, j’ai pêchais des années avec lui (Loïc). On allait en France dans des domaines, pêcher des spécimens, ça c’était marrant. C’était compliqué mais bon…

AH – Tu ne t’es pas équipé tout de suite alors ?

R – Tout de suite, non, j’avais une vieille canne télescopique et je faisais mes sessions avec ça. J’ai commencé avec deux trois produits de chez Décathlon, je ne trouvais pas cela exceptionnel, j’ai vite changé. J’ai pris un équipement de débutant qui était quand même à un certain prix. Je me suis dit je vais mettre des moulins… ça m’a pris en fait. Je me suis pris au jeu de la pêche, je me suis mis dedans parce que ça fonctionnait. Parce que mine de rien, je prenais déjà de belles prises. J’arrivais à pêcher mais en fait le matériel de base que j’avais n’arrivait plus à satisfaire mes pêches. J’ai acheté une vraie canne au coup avec une station, etc., pour faire les choses correctement. On a commencé comme ça. Loïc m’a revendu son ancienne canne et je commençais comme cela à pêcher de beaucoup plus beaux poissons… avec un matériel un peu correct, en étant bien installé au niveau du dos aussi. Il faut savoir que tu restes assis quasiment toute la journée en train de regarder ta plume… puis cela a évolué. Il m’a mis à la pêche au lancé, là aussi j’ai pris un matériel débutant, d’ailleurs cela commençait à s’entasser… C’est comme ça que j’ai commencé à pêcher “vraiment” c’est-à-dire, pêcher au lancer, à la carpe, etc. Pour moi, c’était beaucoup plus dur que de pêcher depuis le bord. Enfin plus dur… tout dépend de ce que l’on entend par dur. Ce n’était pas la même pêche. C’était aller chercher ailleurs, c’était avoir accès des endroits au-delà des 11 mètres, où tu étais bloqué avec ta canne au coup, le long du bord. C’est une autre pêche. Une pêche d’attente, une pêche qui est plus difficile. Mais quand tu as le résultat à la fin… En fait, cette difficulté m’a attiré. Inexorablement, y a rien à faire, cette difficulté elle vient te chercher. Tu passes au-dessus du mur et tu comprends… et tu commences à comprendre ce qu’est un écosystème. Tu commences à comprendre comment les poissons tournent, etc. Et tu chopes le déclic… Alors tu finis avec du matériel comme j’ai acheté ici, mais… c’est pas non plus un but en soit d’acheter un matériel très cher. Il y a moyen de faire beaucoup avec du matériel milieu de gamme avec lequel tu t’en sors pour 100 euros avec une canne et un moulin. Y a moins cher, hein. En ayant déjà un petit peu chipoté avant et en étant un peu pris quoi… mais on est pas dans une gamme de prix insurmontable non plus. A partir du moment où cela t’a un peu piqué et que tu prends du plaisir à y aller… il y a des gens chez qui ça reste comme ça. Pendant des années, en juillet et en août, ils font trois, quatre sessions. Ils font une journée à tel endroit, ils prennent un gros poisson, ils sont heureux. Pour eux, ce n’est pas le sport de tous les jours, le sport prédominant… Mais toi, tu peux évoluer et alors c’est comme ça que tu finis par aimer être au bord de l’eau, par croiser des gens et te retrouver dans les carpodromes. C’est comme ça que ça se passe. Puis moi ça m’a perdu, au bout d’un moment, j’en ai eu marre, un peu de tout ce petit business, qui est au demeurant est sympathique. Ce n’est pas critiquable. Par le passé, j’ai apprécié aller dans ces endroits. Il y a des endroits que l’on apprécie moins que d’autres et à côté de cela, il y a des endroits formidables. On peut parler de l’endroit où nous sommes…

AH – Oui, nous pouvons parler de l’étang où nous sommes, nous réalisons le podcast depuis CarpInsula (Carpe Insula, que vous pouvez retrouver sur The Carp Specialist).

R – Oui, CarpInsula.

AH – Tout près de Louvain. Comment as-tu découvert cet endroit ?

R – C’est simple, j’avais déjà trouvé certains endroits en cherchant des endroits de pêche. Je suis tombé sur un site internet qui s’appelle “The carp specialist” (www.thecarpspecialist.nl). Je ne sais plus comment je suis tombé sur ce site internet, à mon avis c’est les popups Facebook, les machins… les pubs qui viennent d’elles-mêmes. Puis j’ai commencé à comprendre que c’était relié à KWO (https://www.kwo.nl/), qui est une communauté, un magazine de carpistes. KWO a des relations sous-jacentes avec des étangs privés avec des associations, des sites de pêche plus valorisants dont CarpInsula. C’est quelque chose d’officiel, de reconnu, c’est du très bon niveau en ce qui concerne la pêche, la pêche à la carpe en tout cas. Je commence à chipoter sur les sites de KWO et surtout “The Carp Specialist » et là je vois Belgique… et tu ouvres la liste, l’onglet Belgique. Tu te rends compte que ce que Carp Insula propose ce qui n’est pas disponible ailleurs, en pêche à la journée en tout cas tu ne trouveras pas. On parle d’un tourisme de la pêche, un tourisme de la carpe pour les passionnés, du haut de gamme mais dans le respect de la nature et des animaux. Le site “The Carp Specialist répertorie d’ailleurs les zones de pêche à la semaine, en location. Cela n’a rien à voir avec des étangs de journée où souvent la pêche est “peuplée, peuplée” et pas au niveau poisson malheureusement. Y a du monde, il y a beaucoup (trop) de pêcheurs, tout le monde se bat au portillon pour avoir sa place. Je vais prendre un exemple : si tu vas aux Étangs de Coeurq à Tubize, le samedi, tout le village est présent. Toi, tu pensais avoir la paix en t’installant à 5-6 heures du matin, mais tu constates vite qu’à midi, tout le village est là, avec toi autour deux étangs. Ça se termine à 30 pêcheurs autour d’un étang relativement petit.

AH – Et donc, ici, pour toi, chez CarpInsula, c’est pas du tout comme ça ?

R – Ici, non. C’est bien. Comme les autres étangs de pêche que tu retrouves sur le site “The Carp Specialist”, plein de plans d’eau en Belgique, des plans d’eau de qualité, où tu peux aller pêcher pour une semaine. Oui, il faut prendre minimum une semaine. CarpInsula était dedans. Je vois « domaine de 11ha », je clique, c’est une ancienne réserve des années 60. Tu as les oiseaux, tu as les animaux, tu as la forêt autour (Renaud à croisé un renard le matin même à quelques centimètres de lui). C’est calme. Yelle, le propriétaire, a gardé 80% de la réserve initiale et ça se voit. Ici, on est sur la berge de pêche. C’est tout à fait différent du reste du domaine. Il y a des chemins qui existaient. Ils sont entre les étangs, ce n’est pas Yelle qui les a créés. Le site de pêche est divisé en six zones, six étangs déjà à la base. Chaque étang a son thème. Ici, c’est la Dino Pool, c’est en fait, un sturgeondrome (sturgeodrome, esturgeondrome… les esturgeons existaient déjà du temps des dinosaures, ndlr), on y pêche donc les esturgeons. La King Pool que je t’ai montrée en entrant, c’est là que l’on peut pêcher des silures. Il y en a d’autres, comme la Origin Pool, c’est un étang qui reprend les poissons qui étaient déjà présents, ici, à l’origine. Quand il a acheté le domaine, il a commencé à y patauger, pêcher dans les étangs… il a récupéré les plus gros poissons de cette époque-là qui n’avaient pas vu un pêcheur depuis des années. C’était une réserve naturelle donc… ce n’était pas possible de pêcher ici. C’est lui qui a aménagé pour que cela devienne une zone de pêche agréable et intéressante, naturelle.

AH – Oui, je crois qu’il faut préciser. Carp Insula. Carp pour la carpe, le poisson…

R – Oui et péninsule…

AH – Insula, pour l’île, les presqu’îles, ici, en l’occurrence, je crois. Et donc chaque étang a une langue de terre qui rentre en lui, si j’ai bien compris ? C’est ça ?

R – Oui, c’est ça ou une île, un îlot central. On pêche depuis l’îlot central ou il y a une berge, ou les deux comme ici. De toute façon une entrée d’ilot central, avec aux bouts un ou des recoins “morts” (qui sont difficiles à pêcher ndlr), ce que l’on appelle une réserve, qui permet aux poissons quand il estime qu’il a été assez embêté de se replier, de retourner dans un endroit calme très peu ou pas pêché. Le poisson quand il a un stress, qu’il veut avoir la paix, il se met dans son coin et à cet endroit tu ne sais pas trop pêcher quoi… Les poissons sont à l’aise ici, c’est peace and love. Tu ne vois pas tout le village débarquer. Attention, on peut quand même dire que la surpêche est présente. Du moins, c’est péché tout le temps jusqu’en novembre. Toutes les semaines sont presque prises sur le calendrier. Par contre, ici, c’était encore libre cette semaine. J’ai pu réserver dans cet intervalle qui n’était pas encore occupé sur le calendrier en ligne, disponible sur Internet. Il y avait quelqu’un avant nous et encore avant ça, je le sais, je l’ai vu quand j’ai voulu réserver. Par exemple, ici, les gens qui ont commandé la Mind Pool et la Belly Pool des étangs dans lesquels il n’y a surtout des carpes, y a aussi des amours blancs, une sélection qu’il fait lui-même. Des poissons qu’il a fait et vu grandir. C’est une des spécialités du site. Le propriétaire élève et fait sa pisciculture lui-même. Il achète ses poissons tout petit, il les fait grandir lui-même, il les élève un peu comme ses enfants. Les eaux sont analysées tous les mois, sur tous les étangs.  

AH – Est-ce que tu dirais, que Yelle, le propriétaire de CarpInsula, recommandé par “The Carp Specialist » est un amoureux des poissons ?

R – Oui, c’est un amoureux des poissons, un amoureux de la nature.

AH – C’est quelqu’un de très convivial. Je peux témoigner. Je l’ai vu en arrivant. Il m’a ouvert la grille. C’était à bras ouvert, je veux dire. C’est une personne très positive et très amicale. Je voulais le dire parce que cela mérite d’être dit.

R – Oui, il a le cœur sur la main. Il a un amour pour ce domaine, pour ses poissons. C’est un des rares étangs, je ne le savais pas, mais il a un jet sous-marin, pour injecter de l’air dans l’étang, ici des esturgeons. Il veut réarer les poissons, leur donner les meilleures conditions. Ce n’est pas le cas dans plus de 80% des étangs. Sauf avec des spécialistes, dans des étangs qui ne font que ça. Ça existe, mais je le répète, dans 80% des endroits où il y a des esturgeons, il n’y a pas un jet qui tourne la nuit alors que c’est bon et c’est recommandé pour les poissons. C’est effectif. Cela se voit à la santé et à la vivacité des poissons. Il n’y a pas de malaise. Je ne jète pas la pierre à d’autres endroits. En France, par exemple, s’il fait caniculaire comme aujourd’hui, sortir un esturgeon, c’est compliqué. Parce que les esturgeons ne se sentent pas bien.

AH – Donc CarpInsula, un spot à recommander ?

R – Un lieu de voyage à recommander, si seulement tu as un minimum d’amour. En fait c’est pas un minimum d’amour ici qu’il faut avoir, c’est un maximum d’amour pour la prise que tu prends. Il faut bien comprendre, dans ma vision des choses et dans celle de pas mal de pêcheurs… euh…

BEEP… BEEP

AH – Ah, ça sonne  ! A la course ! (…)  Quand le détecteur qui est placé sur les cannes à pêche de Renaud sonne, ça veut dire que le poisson mord. Nous arrêtons aussitôt l’enregistrement pour foncer au bord de l’eau.
Renaud sortira son troisième esturgeon de la journée. Il s’en occupe, il lui enlève délicatement l’hameçon. Le plus grand respect est  porté à l’animal. Le temps de prendre cinq six photos, quelques moments de tendresse comme des mots d’excuses pour le dérangement et Renaud remet le poisson dans son milieu… nous revenons au camp à quelques mètres de la berge. Je propose à Renaud de changer de sujet pour nous parler maintenant des poissons…

La semaine prochaine, au prochain épisode, Renaud vous parlera des poissons qu’il a pu croiser, des poissons que l’on trouve dans les canaux et plans d’eau de Belgique…